Les Éclairs S’abattent Ch. 01

Tanner Guildebois s’assit au bord de son lit, les nerfs à vif. Il était déjà coupable. Il le savait dans son esprit et le sentait dans son cœur, même s’il n’avait pas encore agi. Ce qui avait commencé comme une simple curiosité avait fleuri et il ne pouvait plus reculer. Des arrangements avaient été pris, des assurances avaient été données et Tanner savait que sa vie était sur le point de changer. À quel point, il ne le savait pas, mais cette simple pensée lui nouait l’estomac. Un coup à la porte le fit sursauter et il courut presque pour l’ouvrir, heureux de voir son collègue, Alain, debout là, un verre de Dewar’s on the rocks à la main. « Quoi de neuf, Al? » « Je me prépare. » L’homme corpulent tonna, déjà bien éméché. Il entra dans la pièce, ramassant la montre Movado de Tanner et lui jetant un coup d’œil rapide. « Et en parlant de préparation, Harry, Mike et moi allons faire quelques clubs. » « Des clubs? » Tanner se servit aussi un Dewar’s corsé et remplit le verre d’Alain. « Quel genre de clubs? » Alain éclata de rire, frappant Tanner dans le dos. « Des clubs de strip-tease, bien sûr! Je ne veux pas danser. Je veux voir des seins. » « Eh bien, je suis sûr qu’il y en a plein dans le coin. » « Tu veux venir avec nous? » « Non. J’ai du travail à faire avant de rentrer demain. » « Tu travailles trop, si tu veux mon avis. » Alain termina son verre et se servit à la bouteille du mini-bar. « Tu devrais prendre une pause. » « Je ne peux pas me le permettre, Al. Tu sais combien je veux ce partenariat et tu sais que c’est vraiment compétitif. En ce moment, ils regardent tout ce que je fais et je dois m’assurer qu’ils ne trouvent rien de déplacé. » « Donc tu travailles gratuitement? » « Ce ne sont que quelques heures ici et là, Al. Rien de gigantesque. » « Je parie que Jenny ne serait pas d’accord avec ça. » Tanner rit nerveusement, pensant à sa femme, qui l’attendait à la maison. « Je parie que tu as raison. » « Eh bien, appelle-moi sur mon portable si tu changes d’avis. » « Bien sûr, Al, et merci d’avoir demandé. » Avec le départ d’Al, ses pensées revinrent à la question en cours. Il y pensait depuis longtemps, en avait même parlé avec d’autres dans des salons de discussion sur Internet, mais n’avait jamais passé à l’acte. Ce soir était différent. Ce soir, il allait le faire : il allait coucher avec un autre homme. Voilà. Je l’ai dit. Il prit une respiration et se regarda dans le miroir. À trente-neuf ans, il était encore beau d’une manière un peu abîmée. Un amour d’enfance pour la boxe lui avait laissé une oreille en chou-fleur et une profonde cicatrice bien guérie qui bifurquait son sourcil droit. Les articulations de ses grandes mains étaient un sujet de conversation puisqu’il en avait cassé la plupart au moins une fois et son corps de six pieds portait encore les épais coussinets de muscles qu’il travaillait sept jours par semaine. Il faisait encore de l’exercice mais seulement trois fois par semaine et son anticipation d’un combat excitant avait été remplacée par l’exaltation de gagner une affaire. Et après s’être marié, Jenny était devenue le centre de sa vie, avec le travail. Sauf que… dis-le. Dis-le juste. Il passa une main dans ses cheveux noirs ondulés, fixant le reflet de ses propres yeux vert-bleu. Quelque part au cours de son développement, il avait découvert une curiosité pour les hommes; une curiosité qui allait au-delà du simple jeu de « montre-moi le tien et je te montrerai le mien » de l’enfance. Une curiosité qui brûlait si fort qu’il se retrouvait parfois à se frotter, comme il le faisait maintenant, en imaginant que sa main appartenait à un autre homme. Tanner ferma les yeux et dézippa son pantalon, sortant une épaisse longueur de chair et lui donnant une légère pression. L’effet fut immédiat : le sang remplit la chair, soulignant les veines et les muscles jusqu’à ce qu’elle atteigne sa pleine longueur. Il enroula ses doigts autour de la chair soyeuse, testant presque son poids avant de lui donner une longue caresse. Dans son esprit, il imaginait que l’homme se tenait derrière lui, son corps nu pressé contre son dos et son outil dans la main de l’homme. Tanner était à sa merci, chaque nerf de son corps frémissant sous son toucher doux mais insistant et il se livrait à l’homme, le laissant taquiner ses tétons et mordre son cou. Mon Dieu, il était si proche et l’homme le savait. Son sexe dur glissait le long de la raie de son cul en sueur et sa main caressait son sexe, la prise de l’homme étant plus ferme maintenant alors qu’il se précipitait vers la libération. Quand elle arriva, Tanner eut l’impression d’exploser avec son sexe, se brisant en mille morceaux dans les bras de l’homme, respirant dans la bouche de l’homme et partageant sa passion. Il fallut plusieurs moments avant qu’il ne revienne à lui, haletant, son sexe flasque mais encore dégoulinant dans sa main. Son sperme avait éclaboussé le miroir et le sol et il nettoya, après s’être occupé de lui-même. Il avait pris le bord et maintenant il était temps de partir. Avec un sentiment de pressentiment et l’excitation enivrante de l’inconnu coulant dans son corps, Tanner jeta un dernier coup d’œil rapide à sa chambre avant de fermer fermement la porte derrière lui.